Le 2 février dernier, j’interrogeais le Ministre de la Justice au sujet des spécificités liées aux femmes détenues à la future prison de Haren.
Monsieur le ministre,
En suivi de la visite du 21 janvier dernier au chantier de Haren, permettez-moi d’abord de vous adresser quelques questions concernant les femmes détenues.
- Selon mes informations, un atelier de repassage ouvert sur le quartier était prévu mais serait, semble-t-il, finalement remplacé par un atelier de réparation de vélos. Ceci aura-t-il un impact sur l’accès des femmes au travail ? Si c’est exact, les femmes détenues pourront-elles travailler à l’atelier vélos ? Quelles autres activités seront prévues pour les femmes ?
- Les catégories prévues pour les femmes et pour les hommes ne sont pas les mêmes : alors que les hommes seront, je pense, séparés en 4 catégories, pour les femmes, seules deux catégories sont prévues : régime ouvert/ régime fermé. Selon quels critères les femmes seront-elles assignées à l’un ou l’autre des deux régimes ?
- L’infrastructure prévoit-elle la possibilité d’accueillir des mères avec enfants ? Combien de mères avec enfants sont actuellement détenues à Berkendael et le seront encore au moment du transfert ? Des activités pour les enfants seront-elles organisées ou seront-ils en permanence à charge de leur mère ? Un accueil dans un milieu d’accueil externe à la prison est-il envisageable ?
- La construction et l’aménagement de nouveaux bâtiments présente ceci comme avantage que l’on peut prendre en compte les besoins spécifiques des femmes qui sont désormais mieux connus, même si nous n’avons pas encore énormément de recherches à ce stade. Les bâtiments réservés aux femmes seront-ils effectivement aménagés en ayant à l’esprit certains besoins spécifiques ? Pour prendre un exemple, l’accès de chaque personne menstruée, pendant les périodes de menstruation, à un matériel de base tel que des toilettes adaptées ou des poubelles sera-t-il garanti ? D’autres aménagements spécifiques sont-ils prévus ?
Je vous remercie
Réponses du ministre :
Avant de répondre à vos questions sur la section des femmes de la prison de Haren, je vous présente le régime prévu pour les femmes dans la prison de Haren. Il y a un régime fermé et un régime ouvert. Dans le régime fermé se trouvent les mères avec enfants. Je vais vous transmettre les montants précis. Il s’agira de la première section ouverte pour les femmes détenues à Bruxelles et dans la partie francophone du pays. J’en viens aux questions de Mme Rohonyi et de Mme Hugon.
On tient bien compte des particularités qui touchent les femmes et les mères. La section fermée pour femmes est composée de deux unités de vie. La première unité comprend 35 pièces et est conçue comme un régime ouvert. Ainsi, dix pièces sont reliées par pair avec une porte intermédiaire. Pour chaque combinaison mère-enfant, une porte de séparation est ouverte. Lorsque cinq enfants sont présents, la capacité d’unité est réduite à 30 personnes. Toutes les chambres ont le même équipement. Notre unité de logement a une capacité de dix chambres et est fournie en tant qu’unité de logement en régime fermé. L’infrastructure d’unité fermée pour les femmes n’est pas très différente de celle des hommes. Le bâtiment offre suffisamment d’espace commun, de salles de classe et/ou de salles de loisirs. On a veillé tout particulièrement à ce que la section fermée des femmes sur le campus puisse être une entité fonctionnelle.
Je peux également vous dire que toutes les installations sanitaires nécessaires sont prévues pour les femmes. Elles ont accès à des serviettes hygiéniques. Elles peuvent les acheter elles-mêmes, comme c’est le cas dans le monde extérieur, mais pour les femmes qui n’ont pas les moyens de les acheter, l’établissement fournit le matériel nécessaire. Il existe également une coopération avec des organisations externes qui peuvent soutenir ces femmes si elles le souhaitent.
J’en viens aux questions 7.3 de Mme Hugon et 1.3 de Mme Rohonyi. La prison de Haren disposera de cinq places mère/enfant dans le quartier ouvert et de cinq autres places mère/enfant dans le quartier fermé. La capacité d’accueil totale des mères avec enfant est donc beaucoup plus élevée qu’à Berkendael. Il y a actuellement une mère et son enfant à la prison de Brekendael. L’ouverture de la prison de Haren est encore trop lointaine pour avoir une idée du nombre de mères avec enfant qui vont y séjourner. Le régime et le département ouverts sont des nouveautés à Bruxelles permises par la nouvelle architecture.Les collaborations avec des services tels que l’Office de la Naissance et de l’Enfance sont bonnes et resteront inchangées. Il existe également des collaborations avec des volontaires d’organisations externes qui accompagnent les enfants lorsqu’ils sortent. Ces collaborations resteront également en place. Toutefois, le cadre légal appliqué est évidemment national et c’est jusqu’à l’âge de troisans que les enfants pourront rester avec leur maman en prison.
J’en viens à la question 7.1 de Mme Hugon. Les ateliers de repassage et de vélos sont des projets qui n’ont pas encore pris une forme définitive. Rien n’a encore été décidé. En outre, l’équipe du projet étudie les formes d’emploi social. Dans tous les cas, un certain nombre de détenues seront employées dans les services domestiques. La répartition des détenues qui seront employées dans les services de l’établissement et/ou dans les ateliers n’a pas encore eu lieu.
Retrouvez l’intégralité du débat sur la prison de Haren
Photo@Médéric