Dans le cadre de l’échange de vues sur la situation du monde carcéral du 6 décembre dernier, j’interrogeais le ministre au sujet de la surpopulation carcérale.
Monsieur le ministre,
La surpopulation carcérale atteint de nouveau des sommets, particulièrement au Nord du pays. Sur la base du taux de détention actuel – et en comparant avec les taux de détention renseignés par les autres pays au 1er janvier 2022 – notre pays dans sa globalité a un taux de surpopulation supérieur à celui de la France; tandis que la surpopulation en Flandre dépasse celle de la Roumanie avec 126 % d’occupation (chiffres Space).
Alors que le gouvernement a répondu au rapport du CPS qu’il n’y avait plus que 124 matelas (paillasses) au sol, selon les décomptes que j’ai reçus on comptait 231 matelas au sol au Nord du pays fin novembre, quelques-uns au Sud.
Dans certains établissements, une combinaison de facteurs rend la situation particulièrement difficile, lorsque la surpopulation rencontre une infrastructure dégradée, des grèves récurrentes, l’accès aux soins lacunaire, le manque de personnel… c’est le cas notamment à Anvers, Gand, Saint Gilles, Mons ou encore Jamioulx.
Rappelons aussi que la question des personnes internées en prison reste très prégnante, avec plus de 800 personnes actuellement concernées alors que vous avez vous-même déclaré que ces personnes n’avaient pas leur place en prison.
Monsieur le ministre, le maintien ouvertes de certaines très vieilles prisons en parallèle de l’ouverture de nouveaux établissements n’est pas une solution durable. Il faut agir non pas pour augmenter encore la capacité carcérale de notre pays, mais pour réduire structurellement la population détenue. Les directeurs de prison proposent de limiter légalement la détention préventive. D’autres pistes existent, comme la facilitation de la libération conditionnelle, les autres peines autonomes…
- Pouvez-vous nous indiquer quelles mesures vous allez mettre en oeuvre pour permettre à chaque personne détenue une détention humaine et digne ? En temps de Covid, il a été possible de réduire rapidement et de façon importante le nombre de détenus; la crise actuelle le justifie tout autant.
Je vous remercie par avance pour vos réponses.
Retrouvez l’intégralité de l’échange de vues (Partie I et partie II)
Photo@Maxence ROHR-DEFAIX