Le 14 octobre, j’interrogeais le ministre sur les conditions de détention et de travail dans les prisons en période de COVID-19.
Monsieur le Ministre,
La semaine dernière, les prisons de Nivelles et de Huy étaient placées en quarantaine, après que des détenus avaient été testés positifs au Covid-19. Selon les syndicats, ces contaminations sont détectées à la suite de congés pénitentiaires ou de visites intimes.
Les prisons, espaces mal ventilés, souvent insalubres et surpeuplés, sont des terrains de propagation privilégiés pour l’épidémie. Comment ne pas comprendre et partager l’inquiétude des membres du personnel pénitentiaire face à ces cas positifs sur leur lieu de travail, dans un contexte où les contaminations sont en hausse constante ?
Il est cependant crucial de veiller à ce que les mesures prises pour juguler la propagation de la pandémie dans les prisons ne viennent pas détériorer davantage les droits fondamentaux des personnes détenues. Fin août, plusieurs associations (CLAC, GENEPI, LDH, OIP) alertaient dans une carte blanche sur les souffrances des détenus et de leurs proches découlant notamment des restrictions dans les visites à table et les visites hors surveillance.
Monsieur le ministre, la situation sanitaire ne va pas s’améliorer rapidement. Dès lors, les dispositions sanitaires doivent prendre en compte la santé et le bien-être des travailleurs mais aussi des personnes incarcérées – un durcissement des conditions de contacts avec l’extérieur ferait de ce point de vue courir des risques psychosociaux accrus aux détenus.
- Comment les détenus testés positifs sont-ils pris en charge et quelles sont les conséquences immédiates de ces contaminations sur le quotidien des détenus et des membres du personnel ?
- Lors de la première vague, certains détenus ont été autorisés à purger leur peine temporairement auprès de leurs proches moyennant toute une série de conditions. Envisagez-vous de réinstaurer une telle mesure qui permet de réduire la promiscuité dans les établissements ?
- Ces organisations proposent notamment une réduction de peine pour toutes les personnes détenues. Cette réduction viendrait compenser les atteintes aux droits fondamentaux découlant, pour les détenus et leurs proches, des mesures prises pour lutter contre la pandémie. Envisagez-vous de mettre en œuvre cette proposition ?
- Quelles autres dispositions comptez-vous prendre afin d’assurer la santé et le bien-être tant des travailleurs que des personnes incarcérées au cours de cette période ?
Réponse du ministre :
Les détenus testés positifs sont transférés vers la section médicale de la prison de Bruges, qui dispose d’une unité séparée comptant 24lits. Une section spéciale est prévue à Lantin. L’aile a été libérée. La section devrait être prête en octobre2020. En outre, une installation a également été prévue à Vilvorde –elle est également prête –pour les détenus présentant des symptômes graves.
Tous les détenus venant de l’extérieur qui sont incarcérés sont placés en quarantaine préventive et soumis à un test de dépistage. Nous évitons ainsi qu’ils conta-minent d’autres détenus ou des membres du personnel.
Les remises en liberté au cours du premier confinement résultaient de décisions prises dans le cadre d’une loi de pouvoirs spéciaux et d’arrêtés de pouvoirs spéciaux. Ils ont été abrogés fin juin. Actuellement, ces décisions ne reposent sur aucune base légale.
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Photo@De an Sun