Le 9 décembre, j’interrogeais le Ministre de la Justice sur la problématique des services numériques en prison.

Monsieur le Ministre,

Lors d’un événement récent organisé pour les journées internationales de la prison, un intervenant relevait que dans la société civile, pour les personnes âgées de plus de 25 ans, 15 % ont obtenu leur CEB ou non et 19 % leur secondaire inférieur. Ces 34 % de la population civile génèrent 91,8 % de la population carcérale. A l’inverse 66 % des personnes ayant un diplôme d’études supérieures ou universitaires dans la société civile ne représentent que 8,2 % de la population carcérale. De plus, l’étude révèle que seulement 10 % des personnes détenues bénéficiaient avant leur incarcération d’un salaire, les autres personnes percevaient quant à elles des allocations au CPAS, de chômage, de pension, d’allocations pour personnes handicapées ou ne percevaient tout simplement pas de revenus. Par ailleurs, nous savons aussi que les personnes détenues dans la prison de Bruxelles sont pour une grande part des personnes étant en parcours migratoire ou ne parlant pas les langues nationales.

Des acteurs intervenant en milieu fermé, par exemple I.Care, témoignent notamment des difficultés des détenu.e.s face à l’utilisation des services internes à la prison (les billets de rapport par exemple) nécessitant une communication par écrit, nombre d’entre eux ne sachant ni lire ni écrire. Au vu de cette situation, force est de constater que la population carcérale a des besoins spécifiques en termes de possibilités de communication et nécessite une prise en charge ainsi qu’un réel accompagnement individuel.

Monsieur le Ministre, vous avez l’ambition de moderniser les plate-formes numériques existantes pour les personnes détenues et de mettre en place de nouvelles plate-formes. Ceci a bien entendu ses avantages. Cependant, j’aimerais attirer votre attention sur le fait que le recours aux moyens numériques, lui aussi, ne sera pas aisé pour toute une partie des personnes détenues.

  • Pouvez-vous m’informer sur les pistes d’accompagnement individuel déjà en place pour les personnes détenues pour l’utilisation de ces plate-formes, et sur ce qui pourrait être mis en place afin de faciliter leur utilisation en prison ?

Retrouvez la réponse du ministre

Photo@Christian Wiediger