Le 29 octobre dernier, j’interrogeais le Ministre de la Justice sur le concept problématique d’aliénation parentale.

Monsieur le Ministre,

En juin dernier, ma collègue de Laveleye vous interrogeait sur le syndrome d’aliénation parentale à la suite de la récente création d’une « journée internationale de l’aliénation parentale », concept vivement critiqué par la société civile et les acteurs de terrain mais aussi par le GREVIO qui recommande, dans son premier rapport pour la Belgique, de mettre en avant l’absence de fondement scientifique du syndrome d’aliénation parentale. Ma collègue vous interrogeait aussi sur le contenu d’une formation prévue cet automne sur le sujet et soulignait notamment la nécessité d’une approche genrée, sachant que ce concept est souvent utilisé par le parent agresseur ou certains intervenants judiciaires pour délégitimer la parole du parent protecteur, très majoritairement des femmes, ainsi que celle des enfants, dans un contexte de séparation.

Ces 9 et 10 septembre, un colloque du Parental Alienation Study Group a été organisé à Bruxelles sous votre haut patronage et en collaboration avec l’Institut de formation judiciaire. Les associations de femmes ainsi que les administrations de la RW et de la CF se sont inquiétées de l’organisation de cet événement et du soutien public et politique dont il a bénéficié. En effet, selon l’analyse qu’elles ont réalisée du programme de ces journées, l’ensemble des intervenants invités promeuvent l’utilisation du concept de « syndrome d’aliénation parentale » pourtant hautement problématique.

Monsieur le ministre, voici mes questions :

  • ce colloque constitue-t-il la formation à laquelle vous faisiez référence dans votre réponse précédente ?
  • comment conciliez-vous votre soutien, et celui de l’IFJ, à ce colloque avec nos engagements internationaux et singulièrement la Convention d’Istanbul ?
  • ne pensez-vous pas que l’urgence aujourd’hui est de permettre aux acteurs judiciaires dans leur ensemble de bénéficier d’une approche critique et genrée sur l’utilisation de ce concept et ses conséquences ?
  • lors de votre allocution, vous avez mentionné un projet pilote pour améliorer la procédure de divorce. Pouvez-vous m’en dire davantage sur ce projet pilote, sa mise en place, les résultats escomptés ?

Je vous remercie.

Retrouvez les questions jointes ainsi que la réponse du ministre

Photo@sandrinedl