« Je m’engage ici devant vous à mettre tout en œuvre pour que chacune et chacun mène la vie qu’il souhaite, sans avoir peur lorsqu’il sort, sans se poser la question de savoir comment il va rentrer chez soi et par quel chemin pour éviter d’être agressé. C’est le projet que je poursuis et auquel je m’engage devant vous aujourd’hui. »

Ainsi se terminait la réponse que Sarah Schlitz adressait jeudi aux parlementaires lors du débat d’actualité sur les violences sexuelles, à la suite des témoignages d’agressions envers plusieurs femmes dans deux bars du cimetière d’Ixelles.

Je suis intervenue dans ce débat au nom d’Ecolo-Groen. J’ai d’abord exprimé ma solidarité avec les victimes avant d’inscrire #balancetonbar dans un contexte plus large : ce n’est pas un fait isolé mais une petite pièce d’un grand puzzle, une partie émergée d’un immense iceberg.

Nous vivons dans une société qui est violente envers les femmes, et ce sont les femmes qui portent au quotidien la charge de cette violence. Il n’est pas acceptable que depuis leur plus jeune âge les femmes apprennent que leur sécurité dépend de leur prudence, il n’est pas acceptable qu’elles doivent déployer en permanence des stratégies de protection et d’évitement pour se sentir en sécurité.

J’ai rappelé que s’il y a un problème de violences sexuelles à Ixelles, ce problème existe aussi à Charleroi, et à Anvers, et partout en Belgique et au-delà. Les violences sexuelles sont dans les bars, mais aussi sur nos lieux de travail, dans nos domiciles. Elles sont partout. Elles sont systémiques, elles font partie de ce continuum de violences de genre qui vont des remarques sexistes jusqu’au féminicide en passant par les inégalités socio-économiques.

Nous avons toutes et tous, de là où nous sommes, un rôle à jouer, une responsabilité à endosser pour faire advenir le changement culturel majeur nécessaire pour que ces violences cessent. Pour faire advenir, ensemble, une société où les filles et les femmes sont réellement libres.

Le mois prochain, deux nouveaux Centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles (CPVS) ouvriront leurs portes, et 5 autres verront le jour d’ici la fin de la législature. Un projet pilote pour lever le voile du « chiffre noir » (les violences sexuelles non rapportées) va également être lancé. Le Plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre est attendu pour très bientôt. Merci à Sarah Schlitz pour son action forte et les concertations qu’elle développe avec les actrices et acteurs de la société civile et les citoyen.ne.s.
Et clin d’œil à Séverine de Laveleye qui porte superbement ces questions au parlement pour notre groupe et qui était absente jeudi car présente en soutien aux femmes et LGBTQIA+ à Varsovie.

Retrouvez l’intégralité du débat et les réponses des ministres