Nous avons eu ce midi la grande chance de pouvoir écouter des représentant.e.s du groupe « Retissons du lien », qui sont venu.e.s à la Chambre nous rencontrer. Cet événement marquait superbement la première Journée internationale du vivre-ensemble en paix.

Ce groupe est composé de familles concernées par l’engagement d’un des leurs dans l’idéologie djihadiste, de personnes endeuillées et rescapées des attentats de Paris et de Bruxelles et d’intervenants de première ligne.

Dans une démarche remarquable, ces personnes qui traversaient à différents titres une énorme souffrance ont décidé de la mettre en commun, de se reconnaître mutuellement comme victimes, de tracer ensemble un chemin. Dans un contexte où se retrancher chacun.e de son côté du « eux » et « nous » aurait été si compréhensible, elles et ils choisissent de reconstruire, de retisser, de partager, au lieu d’alimenter la stigmatisation et la division.

Cela fait déjà quelques années que je suis avec attention, de l’extérieur, le travail effectué par ce groupe. Avoir le privilège de rencontrer ses représentant.e.s était aujourd’hui très émouvant. La bienveillance, l’humanité, l’écoute qui se dégagent des témoignages forcent l’admiration et le respect. De telles rencontres inspirantes nous forcent également à reconsidérer la nature des échanges politiques que nous menons au quotidien.

Je retiens au-delà des témoignages eux-mêmes deux éléments marquants. D’une part, à l’approche de l’ouverture du procès des attentats du 22 mars, qui sera propice à la polarisation, soyons conscient.e.s et prêtons l’oreille à d’autres approches basées sur l’ouverture au dialogue, la reconstruction et la confiance, donnons-leur l’ampleur qu’elles méritent. D’autre part, comme le font les membres du groupe, veillons à reconnaître comme victimes TOUTES les victimes sans différence de traitement.

« Penser ensemble pour agir en commun », beaucoup de gratitude donc pour cette initiative porteuse d’espoir et d’inspiration.