Le 9 novembre dernier, j’interrogeais le ministre de la Justice sur le déménagement vers Haren et le respect des droits des personnes détenues.

Monsieur le ministre,

Il y a 2 semaines, je vous ai interrogé à propos des craintes et incertitudes des personnes détenues quant au déménagement vers Haren, à son déroulement pratique, et au nouveau régime auxquelles elles seront soumises.

Je voudrais revenir aujourd’hui sur un autre aspect lié au déménagement. Il apparaît que les droits des personnes détenues dans les prisons bruxelloises connaissent des restrictions très importantes, en lien avec le déménagement et les pénuries de personnel qui sont exacerbées par celui-ci. Les tensions qui en découlent donnent lieu à des incidents graves (plusieurs sont rapportés pour le mois d’octobre) et de manière générale les personnes détenues connaissent des conditions de détention dont la pénibilité est renforcée autour du déménagement : restrictions quant à l’accès aux douches, aux préaux, annulations de visites, d’activités et de transferts vers le palais de Justice…

Pour souligner un exemple concret : les femmes détenues à Berkendael n’ont plus eu accès au travail depuis plusieurs semaines, les régies de travail ayant été déménagées avant le report du déménagement des détenues. Elles sont donc privées des revenus découlant de ce travail, qui leur est pourtant indispensable dans le quotidien carcéral. ​​

On sait que les membres du personnel pénitentiaire traversent eux-mêmes ​​une période très compliquée et doivent assumer une charge de travail importante dans un contexte de pénurie. Pour autant, il est important que les impacts négatifs que connaissent les détenu.e.s du fait du déménagement puissent trouver une compensation. ​

Monsieur le ministre, il me paraît important qu’un geste soit fait pour reconnaître et compenser les restrictions subies. La compensation pourrait par exemple prendre la forme d’une indemnisation aux détenu.e.s concerné.e.s pour les gratifications perdues, et de crédits cantine pour les détenu.e.s qui ont connu des restrictions de leurs droits.

  • Ma question est donc simple : quel dédommagement sera proposé aux personnes détenues pour la perte de revenus liée à l’absence d’accès au travail, et plus largement pour les restrictions subies dans leurs droits fondamentaux dans la période transitoire précédant le déménagement ? ​​

Je vous remercie.

Retrouvez la réponse du ministre

Photo@Christophe Vinchon