Plus chaudes que les machos, neige ou pas, nous sommes là !

Le 8 mars est sans doute ma journée préférée. J’adore cette militance joyeuse et déterminée du matin jusqu’au soir, qu’il neige ou qu’il vente, cet élan collectif des femmes* et de leurs alliés pour assurer l’égalité des droits, dans les textes mais surtout dans les faits. On retrouve des tas de personnes magnifiques que l’on ne voit pas assez souvent, on se reconnaît, on se rencontre, on crée des liens pour lutter mieux. De la masse critique féministe organisée par Réseau ADES au village associatif où on a parlé justice climatique féministe puis à la grande manifestation à l’appel du Collecti.e.f 8 maars, une journée jubilatoire. Cette année, j’ai même appris des slogans en néerlandais !

Malgré le froid, nous étions très nombreuses à Bruxelles et à travers le pays à chanter, danser, crier, battre le pavé pour nos droits. Pour les droits de toutes les femmes d’aujourd’hui et de demain grâce à celles d’hier qui ont déjà gagné tant de combats dont nous bénéficions aujourd’hui, pour toutes les femmes d’ici et d’ailleurs – on a beaucoup crié Femme, vie, liberté, et Solidariteit met alle vrouwen wereldwijd. Les femmes de tous les horizons, y compris les femmes de la rue (un mouvement #metoo homeless est en lancement grâce à Job Dignity), les femmes détenues, les femmes sans papiers, les femmes prostituées, les femmes trans, et toutes les autres femmes marginalisées qui elles aussi doivent être égales en dignité et en droits.

Le 8 mars, l’espace réel et virtuel est rempli de messages inspirants qu’on lit tout de suite ou qu’on sauve pour plus tard, mais la journée ne manque jamais aussi d’amener son lot de communications dont les auteurs ont raté une occasion de se taire. Je passe sur les innombrables publicités proposant comme d’habitude aux femmes des réductions pour des traitements de beauté voire anti-cellulite, des promotions pour les appareils ménagers ou les sous-vêtements (suivez Pépite Sexiste pour des bijoux réguliers). Cette année, parmi d’autres exemples, une chaîne publique flamande a trouvé opportun de mettre en avant, photos à l’appui, des hommes célèbres parlant des femmes qui les inspirent, et un député connu pour sa misogynie dont plusieurs collègues ont déjà fait les frais s’est fendu d’un message de remerciement aussi malaisant que raté.

Alors tant qu’il le faudra, même si ça dure encore 300 ans (bon, on n’espère pas quand même), on va continuer, le 8 mars et tous les jours de l’année : on veut la fin du patriarcat, et on ne s’arrêtera que quand on aura tout.e.s les mêmes droits !

Photo@Benoit Dive et Geneviève Louyest