Ce matin dans la rue, nous étions aux côtés des travailleuses et travailleurs de Delhaize et du secteur dans son ensemble, en solidarité contre la précarisation des conditions de travail et le dumping social.

Ma super collègue Cécile Cornet a déposé une proposition de « loi Delhaize » pour

  • + de concertation sociale en cas de franchisation
  • une procédure Renault incontournable en cas de licenciements collectifs
  • interdire la modification du contrat de travail via une franchisation.

Et nous sommes aussi aux côtés des contre-pouvoirs essentiels à la démocratie, pour veiller au maintien des libertés fondamentales comme la liberté de manifester et de contester.

De grandes craintes circulent actuellement à cet égard, par rapport à un projet de loi déposé par le ministre de la Justice, dont un volet vise à créer une nouvelle interdiction judiciaire de participer à des rassemblements revendicatifs.

Avec les écologistes, nous comprenons ces craintes légitimes et nous les partageons. Le ministre insiste qu’il s’agit de viser les « casseurs », décrits comme un petit groupe de personnes qui s’associent aux protestations ou manifestations dans le seul but de commettre des actes violents à l’égard de la police ou de commettre des destructions. Nous constatons qu’en l’état, le texte déposé n’offre pas toutes les garanties contre un usage plus extensif notamment à l’égard de militants syndicaux ou d’activistes climatiques par exemple. Nous avons donc insisté pour que le texte soit réexaminé à la lumière de ce risque, afin de s’assurer de l’adéquation entre l’intention et le texte.

L’expérience le montre : par le passé des lois pénales ont déjà été appliquées au-delà de leur objectif initial et ont été utilisées pour poursuivre des syndicalistes, des arracheurs de patates, ou encore actuellement des membres de Greenpeace. Une fois la loi votée, son application sur le terrain n’est plus entre nos mains. C’est donc à nous, qui faisons la loi, de nous assurer que ce que nous votons ne peut pas être détourné.

Nous savons ce que nous devons collectivement à la contestation sociale au sens large. Face à une tendance très préoccupante à la délégitimation ou même à la criminalisation de certaines mobilisations, il faut rappeler l’importance de ces combats et préserver les modes d’action, tels la grève et la désobéissance civile, qui les permettent. C’est ce à quoi nous continuerons à nous employer dans les prochaines semaines.