Le 23 novembre dernier, j’ai pris part à un débat lors du « Midi PIL » portant sur le futur des prisons belges. Les problèmes persistants tels que la surpopulation, les conditions de détention déplorables, l’accès difficile aux soins de santé, la stigmatisation et les défis de la réinsertion sont au cœur des discussions depuis de nombreuses années lorsqu’il s’agit du système pénitentiaire belge.

Dans le contexte des élections de 2024 et à l’occasion de la 10e édition des journées nationales de la prison intitulée « 10 ans ferme, rien n’a changé », le Centre d’Action et l’asbl I.Care ont organisé un échange de vues autour de l’avenir des prisons belges. Les questions posées étaient nombreuses : comment réformer notre système pénitentiaire ? Comment améliorer l’accès aux soins de santé et garantir les droits des personnes détenues ? Comment inverser la tendance à l’augmentation constante du nombre de personnes derrière les barreaux ?

 

 

J’ai pu notamment mettre en avant les priorités écologistes en matière carcérale. Diminuer la population carcérale passe par une combinaison de mesures. Dépénalisation de certain contentieux – on pense bien sûr à la consommation et détention de drogues, sachant que les infractions à la loi de 1921 sur les drogues concernent plus de 50% de toutes les détentions !) ; recours accru aux autres peines telles que la peine de travail, de surveillance électronique, de probation – en cessant de les voir comme des faveurs ou des mesures laxistes ; libérations anticipées plus systématiques permettant un suivi après la sortie… J’ai insisté sur l’importance cruciale de transférer enfin complètement les soins de santé sous la responsabilité du SPF santé publique, tant la responsabilité actuelle du SPF justice pose question en termes d’indépendance, d’équivalence et de continuité des soins. Et j’ai rappelé mon travail en faveur d’une meilleure connaissance et prise en compte de certains groupes marginalisés en prison, dont les femmes et les personnes transgenre.

Et plus largement, j’ai rappelé la tension fondamentale qui existe entre les initiatives louables, et nécessaires actuellement, d’améliorer le système carcéral et les conditions de détention, et l’horizon de sortie de ce système carcéral qui reproduit et amplifie les inégalités sociales et dont l’efficacité est inversement proportionnelle à ses coûts.

Retrouvez l’intégral du débat : ici